Devant l'archevêque de Rouen furent servis deux plats couverts, dans l'un desquels il y avait des cerises ; l'autre contenait trois petits pâtés de veau. On en servit autant à tous ceux qui étaient dans la même salle, et l'on versa à chacun du vin blanc.
Après cela, on mit devant l'archevêque deux autres plats, aussi couverts. Dans l'un, il y avait de la venaison, avec de la sauce noire ; dans l'autre, un chapon gras, avec de la sauce blanche ; sur le chapon avaient été semées des amandes et des dragées.
Deux plats, qui contenaient des mets semblables, furent servis devant l'évêque de Lisieux, mais ils étaient découverts ; les mêmes plats furent donnés à tous les membres du Chapitre, mais toujours un plat pour deux chanoines.
A chaque service, on servait d'autres vins toujours meilleurs.
Vint le tour des viandes rôties :
Dans le plat destiné à l'archevêque figuraient un cochon de lait, deux pluviers, un héron, la moitié d'un chevreuil, quatre poulets, quatre jeunes pigeons et un lapin, avec les assaisonnements convenables. On servit la même chose à l'évêque de Lisieux, au grand-chantre, et à l'archidiacre d'Eu. Dans chaque plat, destiné à deux chanoines, il y avait seulement un pluvier, un cochon de lait, un butor, une pièce de veau, une pièce de chevreuil, un lapin, deux poulets et deux pigeonneaux, avec des plats honnêtes de gelée. On servit aussi de ces divers mets aux chapelains et à tous les autres officiers ou subalternes de l'église, mais dans un plat pour quatre convives.
Bientôt furent apportés, avec grand apparat, quatre paons rôtis, dont on avait eu soin de conserver les queues resplendissantes de leurs riches couleurs. Puis, après quelques instants d'attente, fut servie de la venaison de sanglier en abondance, et des gâteaux de froment pétris avec du lait d'amandes.
A la fin, vinrent les fromages, les tartes et les fruits. Il y en eut pour toutes les chambres et pour toutes les tables. Les absents même n'eurent pas tort : des valets portèrent à deux chanoines, retenus par leurs infirmités, deux plats semblables à ceux qu'ils auraient eus au banquet.
Après les grâces, dites par l'archevêque, furent apportées aux convives des confitures et des épices dans des drageoirs d'argent.
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